Article de la Voix du Nord - Chantier bénévole - Tourbière de Vred du 25 juin 2016 !

À la tourbière de Vred, opération protection de la couleuvre à collier

Zone humide d’une richesse naturelle exceptionnelle, la tourbière de Vred a accueilli ce samedi matin des bénévoles de l’association Les Blongios qui, sous l’égide de deux écogardes du parc naturel régional Scarpe-Escaut, ont aménagé des sites de pontes pour favoriser la reproduction de la couleuvre à collier.


Sur le sol spongieux de la tourbière, une dizaine de bénévoles des Blongios a créé samedi matin des sites de pontes qui serviront à la préservation des serpents.

 

9 h 30, samedi matin, aux portes de la réserve naturelle régionale de la grande tourbière. Encadrée par Yann Dulondel, référent gestionnaire du site pour le compte du Parc naturel, une dizaine de bénévoles de l’association Les Blongios, entame une courte traversée à la barque qui leur permet de rejoindre, quelques coups de rame plus loin, un pan de roselière fraîchement fauché. « Je participe à ce genre d’opération une fois par mois. Je ne connaissais pas le site, c’est une belle découverte », raconte en chemin Emmanuelle, ardent défenseur de Dame Nature, et de l’esprit de convivialité qu’elle vient puiser dans ces chantiers écolos.

« Nous leur avons préparé le terrain en fauchant la surface ciblée, sourit Yann, cuissardes jusqu’au nombril, une fois descendu de l’embarcation. Les Blongios vont nous aider à reconstituer un habitat de végétation dit de bas marais, qui bénéficiera notamment à la grenouille des champs, rare en France. Nous allons surtout en profiter pour créer des sites de pontes pour les couleuvres à collier qui vivent ici. » Vingt ? Deux cents ? Le référent est bien en peine de chiffrer le nombre de serpents, mais affirme qu’il n’est pas rare de les observer ici au printemps.

Spouich, Spouich … Les bottes s’enfoncent dans le sol gorgé d’eau, véritable éponge géante minée de trous d’eau piégeux.

Armés de fourches, les bénévoles rassemblent les tiges de roseaux séchées qui, une fois mises en tas, serviront de sites de ponte aux reptiles, en mars prochain. « C’est un chantier qui favorise à la fois la gestion d’un site naturel exceptionnel, et la conservation d’une espèce de serpent rare, protégée et sans danger pour l’homme, insiste Julien Masquelier, animateur Natura 2000 du Parc. Faire connaître la couleuvre à collier, c’est déjà contribuer à la protéger. »

 

Une espèce inoffensive

Malgré une taille pouvant atteindre 1, 50 m, la couleuvre à collier – seule espèce de serpent de la région en dehors de la vipère péliade des coteaux du Boulonnais – est reconnaissable à la tache jaune en anneau qu’elle porte autour du cou. C’est une espèce totalement inoffensive. « Il faut le dire et le répéter. Ça évitera à certains habitants de les tuer à coups de bêche. Elle se nourrit de crapauds, de grenouilles, de petits mammifères », indique Yann Dulondel.

On la trouve parfois dans les jardins, à proximité des composts, où elle recherche la chaleur. Peu visible en hiver (elle hiberne), le discret serpent se rencontre parfois au printemps lors des accouplements.

Ses œufs (10 à 50) éclosent entre août et septembre.

 

Article de la Voix du Nord publié le 26/06/2016 - ARNAUD DÉTHÉE

Céline

Chargée de communication et d'administration

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